Déposer tendrement sur ta lèvre mi-close,
Un baiser t’éveillant d’un sommeil si peu lourd,
Effleurer de mes doigts le bout de ton sein rose,
Voir tes yeux s’entrouvrir et quémander l’amour.
Serrer entre mes lèvres la fleur de ton sein,
L’aspirer, la rouler, la mordre doucement,
Lentement caresser la courbe de tes reins,
Faire vibrer ton corps d’un long frémissement.
Promener sur ta peau mes doigts et ma bouche,
Pas à pas m’avancer vers ta belle vallée,
Laisser mon coeur voler au-delà de ta couche,
Avec à ces côtés ta beauté étalée.
Goûter sur ton ventre la sueur de l’émoi,
Et n’étant qu’un manant me prendre pour un roi,
N’ayant pu en ce monde amasser la fortune,
Te tenant dans mes bras j’ai décroché la Lune.
Tremper avec délice ma bouche gourmande,
Aux flots de l’élixir de ta jolie rivière,
Aux délicats parfums de rose et de lavande,
Ceindre de mes lèvres ta précieuse pierre.Ce rubis flamboyant que ma langue caresse,
M’enivrer de ton vin et boire ta jeunesse,
Faire monter en toi tous les désirs du monde,
Ecouter les soupirs de ta gorge profonde.
Sentir soudain vibrer ton admirable corps,
Avoir tes doigts crispés dans ma noire crinière,
Découvrir en tes yeux éblouis de lumière,
L’abandon de ton coeur et t’en aimer plus fort.
Puis sombrer enfin entre tes jambes ouvertes,
M’engloutir, m’engloutir et m’engloutir toujours,
T’avoir entre mes bras, abandonnée, offerte,
Et connaître avec toi la saga de l’amour.
Me laisser emporter comme sur l’océan,
Au rythme langoureux qui balance tes reins,
Alors que monte en nous l’ivresse du néant,
Mes épaules griffées aux ongles de tes mains.
René Domenget