
Les lourdes grilles déjà se sont refermées, quelques lustres encore éclairés soulignent la silhouette massive du château où nous avons élu domicile. Le chant du vent marin et les cris des goëlands ont cédé la place au murmure de la nuit. Nuit d'amour, nuit tendre et câline, nuit où rêves et étreintes se mêlent jusqu'aux premiers feux de l'aube, nuit taquine...

Tout n'est que murmures et frôlements, bruits étouffés qui nous parviennent des quelques chambres occupées.
Tu me connais assez pour savoir que je ne sais pas résister à de telles tentations. Ces murs épais, ces couloirs où des inconnus peuvent surgir à tout moment...
Est-il si facile de lire dans mon regard ? Ai-je les yeux à ce point brillants que les mots sont inutiles ?

Un dernier regard et tes mains saisissent le fin tissu, qui glisse comme une deuxième peau en dévoilant lentement ta peau nacrée.
Ce n'est pourtant pas la première fois que nous nous livrons à ce petit jeu mais tu m'étonnes toujours, tant l'hésitation cède vite la place à l'assurance.
Tu sais si bien que ces jeux pas tout à fait innocents sont le prélude à d'autres joutes amoureuses qui nous emporteront jusqu'au petit matin, ivres de plaisir et d'amour...